La rage au ventre

Qu’est-ce que ce gris-bleu dans le ciel ?
Je ne fais pas dans l’opaque !
Donnez-moi du dégradé.
Je veux de la couleur vivante !

Manque de vie dans ce verre au contenu incertain
Manque de sang neuf et de violence.
Que ça brûle et que ça gémisse !

Peut-être qu’en regardant plus bas que le plafond du monde
je verrai ce dégradé magique, du bleu à l’orangé, passant majestueusement par le vert.
La nuit.

La nuit en ville est un mystère.
Rien ne bouge dans les lueurs artificielles.
Le bitume fumant respire, s’essouffle, inspire et suffoque.
La nuit.

Première crampe d’estomac.
La nuit sera longue cette fois encore.
A quoi rime ce régime ? A quoi rime une vie de défis ?
Je veux boire, me saouler et oublier tout ce que je suis.
Partir dans un songe infini, perdu dans le bleu-gris infâme du toit du monde, noyer mes yeux dans les souvenirs douloureux de quelque passante, muse d’occasion.
Cette nuit !

J’envie le silence, et le murmure du vent.
Et je crève de rester assis, là !

Le silence s’installe dans ma tête.
Au creux d’un siège imitation cuir,
un verre vide, une bouteille cassée en vis-à-vis
il me reste bien deux ou trois pensées
mais elles sont pour l’alcool.

Et les touches du clavier se heurtent au noir agressif de la pièce commune.
Et l’odeur du vin, et l’odeur des femmes.

Une bouteille cassée en vis-à-vis,
gorge sèche, voix rauque
le verre vide comme compagnon de route,
existe t-il une issue ?

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