C’est un samedi tranquille. Il n’y en a pas tant. Nous sommes dans la cour, fraîchement repeinte en orange. Il y a du soleil, ce n’est pas si courant. Il fait bon. C’est le temps des photographies. Nous sommes assis, Frère et moi, sur des chaises de jardin en plastique vert de bouteille décorées de fleurs blanches à coeur jaune.
Derrière nous, le tournesol vient d’éclore de sa première fleur. Tant de choses à immortaliser, pour la postérité peut-être.

La luminosité, en ce début d’après-midi est telle que je n’arrive pas à ouvrir correctement mes paupières. J’ai l’air endormi sur les quarante premières photographies. Isa nous mitraille patiemment. Je ne supporte pas tellement la chaleur, je transpire.

Il me vient l’idée qu’un jour, sûrement, l’une de ces photographies pourrait paraître sur une quatrième de couverture d’un ouvrage biographique sur nous. Nous : les auteurs-poètes de travers. Je souris. Je ris, même.

C’est une idée un peu farfelue sans doute. Je voudrais tant passer à France 3 Régional.