Avril, jeudi soir.

Je discutais avec un autre pilier de comptoir en reluquant les petits culs que fait apparaître le printemps. En sirotant donc, nous élaborions des conceptions sordides d’humanité sincère bien loin des considérations contemporaines d’hygiène et de sécurité. Bientôt, derrière ce quintal de muscle et de graisse, je m’imaginais gravir des monceaux d’ignominie et percuter des pilonnes d’injustice simplement désinhibé par l’alcool et enorgueilli par la proximité du colossal ami.
Mais il fallut déjà comme chaque soir reprendre la route du domicile parental, en baissant les yeux devant la foule ahurie, baissant également les yeux sur des smartphones abrutissants. Je me sentais si seul que la buée me venait aux yeux. J’avais le brouillard. J’étais dans le cafard.

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