Rêve 20141112

Alors c’est à ce moment là que je me suis réveillé. Il y a eu ce cri horrible d’étouffement mêlé de gerbe, j’ai pensé immédiatement que ma colocataire était en train de se noyer dans son vomi. Je me suis levé, j’ai pris conscience de mon corps, svelte et musclé, et j’ai ouvert la porte. Il faisait dedans comme dehors un noir absolu. Pas de fenêtre, pas d’éclairage de secours, et les loupiotes des interrupteurs étaient grillées depuis longtemps. Alors je tâtonne, je touche les murs et je trouve la porte d’en face. J’essaie d’ouvrir. La porte s’ouvre. J’y trouve un zombi qui, nimbé de la lueur d’un radio-réveil, est en train de sucer la cervelle de ma mère. Je lui dis : « hé-ho, c’est ma mère, merde ! Lâche-lui la grappe, elle t’a rien fait ! Enculé ! ». Et là je sens que les choses vont déraper. Je referme la porte. Je retourne dans l’appartement où j’étais et je suis stupéfait d’y voir un adolescent allongé dans mon lit. Il est blême, plutôt chétif, en train de dormir et sur sa table de chevet, il y a un maximum de médicaments. Je me demande comment j’arrive à voir tout ça dans le noir absolu. Et puis j’arrête de me poser des questions lorsqu’il ouvre les yeux. Je lui dis : « t’as pas pris tes médicaments, c’est ça ? » un peu inquiet. Il me répond en baillant : « c’est clair ».
Là je referme la porte. J’entends l’autre gronder derrière la porte de l’ appartement. Je sais qu’il m’en veut. J’essaie de réfléchir mais comme d’habitude ça ne marche pas. Tandis que moi, je sais marcher. Alors je prends la tangente direction le hall d’entrée. Je connais ces lieux comme si je les avais fait. Tout devient limpide. Il y a là un interrupteur, et plus loin une poignée de porte de service. Je sors prendre l’air et récupérer mes esprits. La porte est close, l’immeuble est sauf. Sauf qu’il y a dedans un psychopathe et un zombi qui a sucé le cerveau de ma mère. Alors dans une bouffée de cigarette, je prends conscience que le monde est une vieille chaussette délavée abandonnée au milieu d’une chaussée pavée que plus personne ne bat.
Je me réveille en sursaut. Il est trois heures trente. Pour me rendormir, je pète et je rote, comme pour me parfumer de bière belge ainsi que mon lit. Impossible de me défaire de ces draps-là, il ne me reste plus qu’à écrire ce souvenir d’un rêve étrange.

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