Mauvaise pioche, bonne pioche

Dans le panier de livres que j’ai acheté suivant l’une des listes établies par Charles Bukowski, j’ai pour tout avouer eu deux déconvenues pour le moment. La mauvaise pioche, ce n’est pas d’avoir découvert des auteurs qui ne me plaisent pas, mais plutôt d’avoir pioché dans leur oeuvre des livres qui ne me parlent pas.

J’ai tenté de m’accrocher coûte que coûte à la lecture de Poésies de D. H. Lawrence publié chez NRF (Gallimard). Je n’ai pas du tout adhéré au contenu. Même placé dans son contexte historique – début XXe – et en découvrant la biographie de l’auteur, fervent pacifiste, je trouve que la sélection qui présentée manque de rythme et d’intensité. Ce n’est pas souvent que j’ai ce genre de ressenti, surtout dans cette formidable collection qu’est NRF. Il faut un début à tout, j’imagine.

L’autre grande déception ne concerne pas l’auteur mais bien le format et le choix éditorial pour le livre 1×1 de E. E. Cummings sorti en 2013 chez La Nerthe, collection petite classique. Lorsque j’ai présenté mes acquisitions à mon camarade auteur américain, il a fait une grimace en m’expliquant que traduire E. E. Cummings est un exercice périlleux. Force est de constater qu’il avait sans doute raison puisque la lecture de 1×1 est rasoir en français. La biographie en fin d’ouvrage permet au moins de se faire une idée de ce à quoi devrait ressembler le texte original. Mais je ne reproche pas au traducteur d’avoir essayé. La traduction est en soi un métier à risques, en particulier lorsqu’il s’agit de poésie. Non, le véritable inconvénient, c’est que le texte original n’est pas présent. Or, en m’initiant à E. E. Cummings, je perçois immédiatement qu’il joue sur le langage et les mots, en les triturant, en les remaniant au gré des émotions qu’il fait transparaître. Si Oncle Buk le cite, c’est bien pour cette raison : Cummings est le roi du cocktail littéraire. Il sélectionne avec minutie ses mots, les passe au mixeur et sert le tout dans un format inédit. Il n’y a qu’à boire et se laisser transporter. Quel dommage donc de ne pas avoir opté pour une version bilingue !

Voilà pour la partie un peu décevante de mes recherches. Rien de très grave donc. Parallèlement, j’ai terminé hier la troisième relecture du manuscrit des étendues désertes. Grâce aux retours de quelques amis (Comité Troukikiste, Luna et Jan Ritsema !), je pense maintenant être en mesure de franchir le pas et d’envoyer le tout à un ou plusieurs éditeurs. Afin de cibler un minimum les éditeurs avec qui j’ai une petite chance de passer, je peux désormais compter sur le soutien inattendu de Tristan Garcia. Son expérience du monde de l’édition est au moins égale à son talent et à sa carrière d’auteur. Notre récente discussion à la résidence m’a mis en confiance. Je lui en suis extrêmement reconnaissant.

Je vais aussi chercher des revues dans lesquelles proposer quelques textes. C’est la prochaine étape… Allez, au boulot !

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