Cadence destructurée Opus 01 – la file d’attente

Il était une file d’attente
_Dans la file, il était une fille
__qui parlait beaucoup mais pensait peu.
_Elle me mit dans une rage inconsidérée.
__Je lui en fis part.
___Elle ne comprit pas.
__Je m’en excusai aussitôt.
_Elle sourit, inquiète, se retourna, et recommença.

Il était une longue file.
_Pour obtenir quelques papiers administratifs
__on dut attendre quelques heures.
___j’attendis, cerné par une longue langue
____fort peu lettrée.
___j’en ris un peu, mais c’était nerveux
__On ne m’en voulut pas
_Les gens qui suivaient en étaient déprimés.
Mais on attendait tous, sagement.

On trépignait, 16 heures, la fermeture
_si proche du but, si proche de ce putain de comptoir
__s’ils me ferment le comptoir à la gueule
___c’est décidé, je l’explose cette longue langue inculte.
__Enfin mon tour, je remercie l’administration
_Une demi-heure de plus, c’était inespéré.
Et là… oh… là…

J’aurais bien pu attendre deux heures de plus
_pour cette foutue inscription
__si je savais que je finirais dans les yeux
___de la plus jolie brune que ce monde universitaire
____a eu l’occasion d’héberger.
___Deux heures trente pour aboutir dans le regard bleu azur
__et le sourire délicat
_d’une muse naissante
Forte de cette avantage, m’ayant convaincu de revenir la voir
hors contexte.

Si on m’avait dit tout de suite
que je serais accueilli de la sorte
saisi par l’émotion, j’aurais sans doute
offert à la longue langue décérébré un baiser
que toutes les autres file-d’attentistes m’auraient envié.

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