Mademoiselle A. 20112003

Notre première rencontre fut comme un coup de couteau
dans le dos naturellement.
Elle était resplendissante, malgré les défauts qu’elle
s’évertuait à vouloir nous montrer sur les parties les
plus délicates de son corps.
Sacré corps.
Nous rougissions tour à tour de ses atours et de la
chaleur qui montait, malgré la nuit, et le froid
sans disgrâce d’une nuit d’été.
Une semaine plus tard, nous connaissions de nous
et le corps et l’esprit, nous échangions plus de
regards que ne peuvent le concevoir les anonymes
du langage.
Peut être par malice, ou par défi, elle dévoilait
pour tous, plus que pour son amant, ses ravageuses
courbes, généreuses par définition, cruelles car
possédées. C’était son sauf-conduit. Elle le savait
bien. Elle semblait tout savoir de nous, troublante
mademoiselle A.
Nous pouvions être un comme cinq, sobres ou ivres,
elle ne dormait jamais seule, mais elle ne s’offrait
qu’à son élu. Et elle ne le quitterait pour un autre
que le temps d’une nuit. Une seule nuit où son
amant, aveugle et intéressé, aurait préféré machines
et outils à la belle pouponée.

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