Je m’étonne encore
de cette excitation
avant de partir en soirée.
Les bras qui se crispent nerveusement
la mâchoire inférieure en mouvement
les doigts qui tremblent sur le clavier
et cette image dans le miroir
toujours aussi décevante,
peut-être plus.
Je prends un dernier café
ce soir est pourtant comme tant d’autres
où l’apéritif est le dernier souvenir
qu’il me reste le lendemain
la tête sur un oreiller
parfois le mien
parfois sur le sol
habillé, ou nu
et le sentiment que cette fois
je suis encore allé trop loin
mais que, ça y est j’ai compris maintenant
j’arrête.
Le plus prodigieux est de réussir
à se souvenir de quelques phrases
de gestes, ou de musiques
alors, à ce moment précis
où le souvenir arrache au mal de crâne
un instant de répis,
là, j’arrive à donner un sens
à la danse du défroqué.
La petite vie au grand air
c’est pas pour moi
je tourne un peu moins à la bière
tout ce qui se boit
est bon pour moi.
La petite vie de misère
qui se contraint dans la sobriété
la douceur de la routine
je ne peux pas,
pas encore, pas tout de suite.
Ne me regardez pas comme ça
et puis si, regardez moi
vingt ans, l’oeil mi-clos
l’esprit clair une journée sur deux
un moral en dent de scie
un corps qui tient bon
et dans ma tête, plus de souvenirs
plus de rêves que quiconque
n’ayant pas connu la folie
d’une nuit d’ivresse.
J’ai soigné l’ivresse solitaire
qui assassinait chaque pas en avant
j’ai poursuivi, inlassablement
les envies, les désirs, les passions
menant au plus haut puis au plus bas
je sais que l’oscillation me sera fatale
elle provoquera un arrêt complet
de toutes mes activités
un arrêt de toute vie dans mes idées.
Au pire le silence
au mieux l’amour
ou l’inverse.
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