Pas mort mais presque 29082004

Je ne sais plus très bien quand tout ça a commencé
peut-être hier,
non hier j’étais mort
alors quand est-ce que tout cela a bien pu commencer
j’étais si vivant autrefois
riant de tout, riant de moi
il y a dans le sang qui me fait bouger
plus de merde que de vie
où est l’enfant qui prennait plaisir à rencontrer les autres
celui qui savait regarder le monde à sa hauteur
en dessous des autres, mais bien présent
invulnérable petit être qui avait tout pour réussir

où est ce sentiment d’être heureux
pourquoi ce réveil, ce jour, cette nuit
est un calvaire
un insupportable moment de doute perpetuel.

Il m’est arrivé un jour de succomber
aux charmes d’une telle
et d’en subir les conséquences
un jour, une semaine
au mieux je ne m’attachais pas
au pire l’alcool pouvait résoudre le malaise

il y a dans aujourd’hui
ce fantôme qui rôde
un chevelu marqué de noir au visage
et de sang et de souillure immonde
qui est celui qui écrit
qui est celui qui parle
qui vous ment
qui vous dit la vérité
qui est sincère
qui est vivant
qui est mort

La terreur d’exister
la terreur d’être
la terreur de m’impliquer un peu plus
à présent dans l’infréquentable humanité
dont je me détache peu à peu
c’est l’hérésie
le désarroi
la finitude de toute chose

on me dit imbue de ma personne
mais je ne l’ai pas toujours été
d’ailleurs je ne le suis que pour un temps
je finis de m’emmurer et après
tout ira bien
après
tout ira bien
oui, tout ira bien.

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