Epître anonyme 16092004

La nuit va tomber
je tomberai doucement à ses côtés
Enlassés l’un contre l’autre
nous brûlerons ensemble
les heures qu’ils nous reste à savourer
en attendant le jour, son mari, mon amant.

« Le poison n’a d’autre recours que
la course au chaos
las des transactions venimeuses. »

Au premier verre de vin sonnera l’heure des festivités
annoncées tantôt par ce singulier bruitage
l’extirpation du bouchon
et paf.
Et ça fait du bruit
et ça inquiète le voisinage
qui peut-être encore ne trouvera pas le sommeil
tant que la bête soiffarde n’aura pas eu son compte

Ah mes dames, ah messieurs
vous allez en avoir du spectacle
du sanglant, du maladif
du souffreuteux
du spectacle hors de prix et pour pas cher
à la fenêtre, au balcon
je signalerai ma présence nue
par de grands signes à la foule hagarde.

A la première gorgée
c’est mon arrêt de mort que je signe
mais vous le savez la mort est lente à venir
pour ceux qui l’attendent !
Ah, qu’elle est farçeuse la mort
qu’elle est cruelle, qu’elle est méchante !

Avec moi hurlez que la mort est méchante !
c’est un long long complot
contre l’humanité et ses semblables animaliers
un complot qui dure depuis des éternités !

Vilaine mort !
Je ne dévie pas du regard
devant ceux qui ne me cèdent pas
le passage.

Point.
Finale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.