La Vie, la Mort, la Destruction 30092004

On court, mais où va t-on (papa) ?
On s’arrache à une planète qu’on ne cesse de ne pas comprendre
Et toujours on ne peut s’empêcher de réfléchir à ça, à tout
Et on en crève doucement, et on voit rien venir.

Pas grand chose à redire à la belle humanité.
Tout le monde joue bien son rôle,
le silence est de rigueur
tout ne va pas si mal.
Finalement si on arrête un peu
de vouloir le bien de tous
si on trouve juste son petit idéal personnel
y’a quelque chose de doux et de compulsif
qui se dégage.

Le bien-être, la recherche d’un morçeau de sourire vrai
dans un grand puzzle émietté, on cherche longtemps
on construit son tableau
image par image.
Autour de soi, on pose les règles, on souffre un peu
des autres pour leur bien à eux aussi, leur bien
personnel et inaccessible.
Alors le bonheur ça ne se partage pas.
ça se démontre, ça s’exprime, ça irrite
et on jalouse ceux qui le vomissent à grands renforts
de gémissements rassurants.

Ici, la Vie. Parfois un souffle d’air frais
fait frémir la peau
parfois un baiser, une embrassade fougueuse, une étreinte.
Parfois la Vie est Amour, parfois la Vie est dépassée.
Ici la Vie.
Le sang coule sur ma peau,
tombe de ma narine gauche dans un flux cardiaque.
Le long de mes entailles aux jambes, aux bras, au ventre
le sang coule sur la peau dans un flux silencieux et calme.
Lentement coagule, sèche, se détache au premier frottement.
Ici la Vie est douce comme un hurlement de douleur.
« Parcequ’au moins dans la douleur on oublie pas l’autre »
Oublie moi.
je suis mort à ma façon donc.

Ici la Mort jonche les draps, le miroir, les murs,
les assiettes sales, les animaux en cage, les légumes
pourrisent, la télévision, le monde vu de la télévision.
La mort entre en chaque partie de mon raisonnement,
je me dis que mort parmi les hommes, la ie doit être
tellement plus belle
n’est-ce pas ?
Ici la Mort, je vous observe derrière une glace pare-balle
un fusil à la main, de l’incomprehension dans le reflet
de l’incomprehension dans l’ombre, de l’incomprehension
dans les mains rougies par les coups portés aux murs capitonnés
de ma cellule.
Ici la mort, j’attends ceux qui abandonnent, ceux qui souffrent
un peu ceux qui souffrent trop. Ici la Mort, je vends
mon sexe, je vends ma philosophie, je vends mon intellect défaillant
mon unique véritable talent.

La destruction est en marche de toutes parts. Ici on vit, ici on meurt,
chacun y voit ce qu’il veut. Ceux qui assument vivent
et jouent le jeu. Ceux qui pleurent, ceux qui reculent,
meurent, ils ne jouent pas, parcequ’ils ont peur de l’avenir
ou parcequ’ils n’ont jamais été sincères avec eux-mêmes
alors les autres…
avec les autres, ceux qui pleurent et ceux qui regrettent
ne savent rien,
ne comprennent rien,
rien de plus que ceux qu’ils ont envie de voir
rien de plus que ceux-là,
de ce qu’ils acceptent d’endurer, ou non.

Aujourd’hui, jour sans date,
renouvelable à souhait,
j’ai percuté une balle dans la gachette.
Tiré le dernier coup sans toucher un autre
sans me toucher moi.
D’ailleurs je ne me touche plus depuis quelques temps.
Le dernier drame affectif fut-il futile ?
La Vie me pousse à marcher droit sans me retourner,
la Mort me fait relever la tête,
la destruction me fait saigner et sourire, et trembler.

Et sur le chemin, je sais exactement où je vais
mais je ne sais pas exactement comment.

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