Tout arrêter à temps
c’est ce que j’aurais dû faire
comme les autres
comme avec les autres
goûter, prendre tout ce qui est à prendre
et se tirer, oublier, recommencer
c’est ce que j’aurais dû faire
toute cette chair dans la bouche
ça n’en finit plus
le spectacle était pourtant réussi
l’éclairage parfait, trucages impeccables
on aurait dit du cinéma
les acteurs jouaient si bien
j’aurais dû en profiter pour me barrer
animal blessé peut-être
mais rien de cassé, en tout cas pas la tête
j’aurais dû briser un mur
fuir après l’étreinte
ça aurait pu être une histoire
une à raconter, une parmi d’autres
un peu moins fade
à raconter un soir de biture
un truc doux
le remord n’aurait pas eu le temps d’être amer
y’a des choses comme ça
qui vous font regretter
d’être un jour tombé sous le charme
tellement de chair et si peu d’espace
un corps tout entier absorbé
mais du mal à digérer
une affaire, un coup
voilà ce que ça aurait dû être
et les larmes se seraient arrêtées bien vite
à vouloir la prendre au sérieux
on se met à tracer des lignes droites
dans un sillon délicieux de peau
ça monte à la tête
et on ne voit plus rien quand tout ça s’enfuit
j’aurais dû rester le salop
mais la tentation était trop forte
les sensations étaient trop intenses
comment résister ?
On se met à attendre des signes
on se créé des mirages fantaisistes
les fantômes du passé
les souvenirs, voilà ce qu’il reste
hallucinogène de substitution
un subterfuge pour se masquer la vérité
On ne se comprendra pas
tu traces ton chemin sur le sable
les vagues d’alcool t’effacerons
peut-être un jour de ma mémoire
et comme je ne veux pas mourir
je continue de croire qu’un jour tu va revenir.
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