L’hirondelle 17092006

Je t’accuserai
Je serai agressif, même violent
je t’insulterai
je te repousserai
tu me diras que tu m’avais prévenu
que je ne t’avais pas écouté
que tu ne voulais pas ça

je te dirai que ce n’est pas de ta faute
je te dirai que c’était mon choix
que tu ne me fais pas souffrir
que je souffre de ma propre faute
tu voudras m’aider à refaire surface
tu me prendras dans tes bras, dans ton lit
tu chercheras à comprendre mon mutisme

Je serai silencieux
Je serai tel le tombeau, glacial
Je serrerai fort ton corps contre le mien
je sangloterai pendant que tu dors
tu me diras que tu n’avais pas le choix
que cet homme te rend heureuse
que cet homme et moi sommes si différents.

je te dirai que je ne crois toujours pas en dieu
je te dirai que je chie sur les mystiques
que plus rien ne peut m’arrêter maintenant
que ma raison d’être est de disparaître
tu voudras m’héberger quelques temps
tu m’aideras à me sentir vivant
tu me présenteras ton fils, tes amis, ta vie

Je serai malheureux
je serai égoïste, je sourirai
je ferai belle figure devant les tiens
je prendrai le premier train
tu me diras que tu n’avais pas le choix
que cette nouvelle vie te convient mieux
que ton coeur saigne mais que c’est la vie

je prendrai le premier train
je rentrerai dans le premier bar
je commanderai de l’alcool jusqu’à la mort
je mélangerai mes larmes à l’ivresse
tu ne m’oublieras pas
tu me donneras de tes nouvelles
tu réouvriras mes plaies en m’écrivant que tu m’aimes

Et…
je rencontrerai quelqu’un
je serai égoïste, je t’oublierai
je lui serai fidèle, je ne boirai plus
tu seras mise au courant
que ma vie a de nouveau un sens
que je ne suis plus malade
que tu ne me reverras plus.

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