Le Masque

Saint Huître au Masque

C’est un mercredi, en début d’après-midi, au bistrot le « 89 », rue du Molinel à Lille. Nous sommes en 2007. Comme régulièrement, nous avons fixé un rendez-vous, Frère et moi, dans cet établissement où nous avons nos habitudes, pour manger un morceau.

Mes mains sont multicolores et sentent la colle. Je rentre tout juste du cours d’arts plastiques que je donne au centre culturel de Helemmes. Lors de cette séance, nous avons fini de fabriquer nos masques pour le carnaval. Mon masque est en papier d’emballage, renforcé au papier-toilette, imbibé de colle à bois. J’ai peint à l’encre deux yeux et une bouche pleine de dents ; motifs dans lesquels j’ai creusé trois sillons : deux pour voir, un pour respirer. Une cordelette de chanvre nouée au travers de deux trous percés de chaque côté des yeux permet de maintenir le masque sur le visage. Les enfants ont eu un peu peur, c’est vrai. Leurs masques étaient beaucoup plus décorés et colorés.

Assez fier de ma création, j’enfile le masque au 89, m’asphyxiant dans la colle à bois, en attendant que nos bières soient servies. Frère prend une photographie avec son téléphone. Clic, clac, c’est dans la boîte.

Après le filet américain frites, chacun reprend ses activités. Pour ma part, je me dirige vers la gare. Au soir, je donne un cour dans mon petit atelier pour adultes. Quelques mois plus tard, je ne le sais pas encore à cet instant, je vais être embauché au Performing Arts Forum. Fini de s’amuser, désormais on joue.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.