Le coup de la panne

Salut,

Dans un grand bâtiment comme celui de PAF, il arrive chaque jour son lot de petits tracas. Parfois c’est une chasse d’eau qui fuit, parfois c’est une bouteille de gaz qu’on a oublié de remplacer… ou un fusible qui saute.

Hier, lorsque je suis revenu, j’ai directement sauté dans mes bottes. Il s’agit du fameux coup de la panne de chaudière ! Mais comme un bonheur ne vient jamais seul : la raison de la panne était un fuite de canalisation d’eau qui a inondé la cave où précisément se trouve la chaudière.

Pomper, nettoyer, appeler les assurances, recevoir les avis d’artisans locaux et de l’expert d’assurance, voilà le cossu programme de la journée et demi que je viens de passer avec d’autres résidents francophones. Un rappel de mon précédent métier en somme – enfin dans le pas-de-calais. Bref.

Heureusement que le temps est magnifique et que régulièrement passe l’ouragan – comme je prendrai plaisir à la nommer à compter d’aujourd’hui – pour donner un peu de courage. Il n’en faut pas tant que ça du courage quand on forme une équipe. Chaque tâche est segmentée. Le travail est réparti assez naturellement entre les forces vives et ce qui aurait pu prendre plusieurs semaines n’a finalement pris que quarante-huit heures.

Il faut en cela reconsidérer la notion de travail : il n’est pas nécessaire de porter le costume, d’arriver et de finir à heures fixes ni même de hiérarchiser les fonctions. Toutes les tâches sont à faire après tout. Et chaque maillon est interdépendant. Je ne parle pas de travail à la chaîne. Plutôt d’un maillage de filet de pêche. Plus nous sommes nombreux et plus nous arriverons à pêcher de gros poissons coriaces.

La société tend à générer des besoins individuels et un rapport à l’autre basé sur la consommation. « Tu as quelque chose que je veux. Combien tu coûtes ? » ou à l’inverse « Tu n’as rien qui m’intéresse. Je ne vais pas t’accorder d’importance ». L’enrichissement est personnel, il génère de la convoitise et éventuellement de la haine.

Il s’agit là d’une pensée globale et théorique. Il est évident qu’il existe des dizaines de raisons pour justifier l’individualité qui ne sont pas liées au travail ou à l’enrichissement à commencer par la volonté de construire son projet de vie de famille. Et là dessus, je suis très mal placé pour critiquer quoi que ce soit.

J’ai l’avantage (je n’aime pas trop considérer ça comme tel) de ne pas avoir d’attache affective autre que ma famille. Seulement quand on est un grand garçon, généralement on essaie de prendre son essor. Je n’ai pas dit prendre ses distances. Simplement suivre son propre chemin, échouer ET réussir, se forger un caractère et simplement devenir quelqu’un.

Puisque j’ai cette chance-là, il n’y a vraiment aucune raison de pas tenter le coup de vivre le travail autrement. Par extension, travailler autrement se fait à plusieurs suivant le principe énoncé ci-dessus, donc vivre une autre expérience de société basée sur la coopération.

Tout ça est un peu laborieux dans l’approche. Je transcris pêle-mêle quelques idées courantes discutées aujourd’hui à l’épreuve d’un travail rondement mené. Cela dit, je viens de finaliser ce qui sera le prologue du troisième recueil dans lequel j’évoque à grands renforts d’effets lyriques toute la beauté de cet idéal.

Il n’empêche que des types indélicats continueront de dégueulasser les douches, que les poubelles ne se sortiront pas toutes seules (même en les grondant) et que la lessive bah chez nous c’est 90°C pour les serviettes et les torchons !

V’là. J’essaie de présenter un nouvel extrait demain.

Bonne journée,

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